Canada

L’automne magique au parc provincial d’Algonquin

Nous avons passé pratiquement 3 jours dans le parc, qui était paré de ses plus belles couleurs d’automne, un spectacle incroyable ! Ces journées ont été rythmées par des randonnées, de belles couleurs et beaucoup d’émerveillement.

Notre visite s’est concentrée le long de la Highway 60, qui traverse une toute petite portion du parc. Mais c’est la partie la plus accessible, et à moins d’avoir une semaine à consacrer au parc, cela est largement suffisant.

Nous y étions le weekend de Thanksgiving : lundi férié. Du coup il y avait énormément de monde : des canadiens qui en profitent pour un dernier week-end camping avant l’hiver et des hordes de bus touristiques qui viennent voir l’automne.
D’ailleurs, si vous y allez pour voir les couleurs de l’automne, sachez que le parc est une étape des circuits touristiques chinois : ils débarquent par cars entiers ! En général, ils ne font qu’un arrêt au Visitor Center pour manger ou pause toilette (entre 12 et 14h, c’est pire qu’un hall de gare !) ainsi qu’une ou deux randonnées dont, selon nos observations, les critères sont : le plus court possible, et avec un point de vue. Notamment, celle qui s’appelle Lookout. Privilégiez donc ces randonnées tôt le matin, avant l’arrivée des hordes de touristes qui les transforment en autoroute. Les randonnées plus longues sont globalement moins envahies par les touristes de passage. Ce conseil est d’autant plus valable lors des week-ends comme celui de la Thanksgiving, où les canadiens viennent profiter du week-end de 3 jours.

Activités

Les randonnées

La grande majorité de notre temps à Algonquin a été consacrée à la randonnée.
Chacune des randonnées propose au début un petit fascicule explicatif à thème, il coûte 50 centimes si on souhaite le garder. Sinon il suffit de le laisser dans la boîte prévue à cet effet à la fin de chaque randonnée. Grâce à ces lectures, nous avons appris énormément sur la faune, la flore, l’histoire, la géologie et la géographie du parc. Cela prend un petit peu de temps de tout lire mais c’était particulièrement intéressant.

La liste des randonnées : Site Web du parc d’Algonquin, page randonnées
Je détaille un peu plus bas celles que nous avons fait.

Découvrir

Prendre le temps de découvrir les expositions du Visitor Center.
Il propose une exposition sur le parc et son histoire. Une petite visite qui peut s’avérer pratique en cas de mauvais temps (cela nous a permis de sécher à deux reprises !). Un peu de redondance par rapport à certains fascicules lus durant les randonnées, mais tout de même extrêmement intéressant.
Le parc organise également des activités accompagnées d’un ranger (principalement en été), renseignez-vous en arrivant !

De nombreux animaux sont observables dans le parc comme des orignaux, dindons, écureuils ou chipmonks que nous avons observés, mais aussi des castors, biches, tortues, salamandres, etc…
Au Visitor Center, une ardoise permet à chacun de renseigner les animaux observés ce jour, avec le lieu et l’heure de l’observation. Vous pouvez tenter votre chance si un animal a été vu il y a peu, ou l’agrémenter si vous croisez le chemin d’un animal intéressant.
Apparemment le parc d’Algonquin est également réputé pour l’observation des oiseaux, ce qui ne m’étonne pas vue la multitude de lacs.

Visiter le musée des bûcherons. Nous n’avons pas eu le temps de nous y rendre, malgré le mauvais temps. Mais il est sûrement très intéressant.
Pour ceux que cela intéresse, il y a également un Art Center dans le parc.

Faire du canoë

Nous n’en avons pas fait car le temps n’était pas terrible, mais je ne suis pas déçue pour autant. Nous avions déjà testé au parc de La Mauricie et les randonnées étaient vraiment chouettes. En revanche, si cela vous tente, il y a énormément de voies navigables à Algonquin et l’expérience doit être tout aussi merveilleuse que celle que j’ai vécue à La Mauricie.

Autres activités

Il y a des circuits pour les vélos (ou VTT ?). Pour les amateurs, il est possible de chasser et pêcher dans le parc. Cela est évidemment réglementé mais je n’en sais pas beaucoup plus.

En hiver, toutes sortes d’activités de saison sont proposées. Encore une fois, je ne me suis pas documentée plus que cela sur le sujet.

Nos randonnées

Mizzy lake (10,8 km)

C’est la toute première randonnée que nous avons fait dans le parc, et c’est celle que j’avais le plus envie de faire. En automne ce n’est plus la saison, mais il est possible d’observer des tortues sur cette randonnée !
Le début se fait en pleine forêt et c’est un petit peu sportif, il y a des racines et de la boue un peu partout sur le chemin et nous avons souvent du faire des détours pour contourner des zones inondées (il avait plu les jours précédents).
En marchant, j’ai entendu un oiseau remuer dans les branches. Levant la tête par curiosité, je le vois commencer à faire toc-toc sur son tronc. Nous sommes restés quelques minutes alors à le regarder travailler sur son arbre. Un peu plus loin, un passionné de la faune du parc nous a renseigné, il s’agit d’un pic à dos noir.

Après avoir longé plusieurs lacs, nous avons rejoint le tracé d’une ancienne ligne de rail. Le chemin est plus large, plat, carrément facile sur cette portion. En y arrivant, nous avons croisé un jeune homme qui nous a dit avoir vu un orignal 800 mètres plus loin. Ni une, ni deux, nous pressons le pas : je pense que cela ont été les 800 mètres les plus longs que j’ai jamais vu. Finalement nous arrivons à l’endroit décrit, après un pont, l’orignal était toujours là !


Nous sommes restés près de vingt minutes à observer l’animal et nous n’étions qu’à une trentaine de mètres de lui : une chance incroyable ! Nous étions loin d’être seuls, près d’une dizaine de personnes étaient présentes, à l’observer, le prendre en photo. Il y avait principalement des passionnés de la faune, du parc ou de photo. Ils ont été adorables, nous ont expliqué que c’est un jeune mâle que nous observions, nous ont montré aux jumelles une femelle qui se situait de l’autre côté du lac (on la distinguait tout juste à l’œil nu) et nous ont permis d’identifier notre pic.
Il y avait aussi une canadienne qui habite à proximité du parc et qui nous a avoué que c’était la première fois de sa vie qu’elle voyait un orignal d’aussi près ! Je pense que nous aurions facilement pu rester plus longtemps mais visiblement l’herbe lui plaisait mieux plus loin, hors de notre vue.

Malgré le temps passé à observer l’orignal, je n’ai pas négligé le paysage environnant. La zone était très humide, entre lacs et marécages, absolument sublime.

Après cette pause, nous sommes repartis le long des lacs pour rejoindre de nouveau les petits sentiers sinueux et étroits jusqu’au retour.

Pour une première randonnée, on peut dire qu’elle a été marquante !

Beaver pond (2 km)

Cette petite randonnée n’était pas prévue au départ mais faute de pouvoir accéder à la randonnée voulue à cause de la foule, nous en avons profité pour découvrir le travail des castors. Un barrage, des huttes de castor, des lacs artificiels créés par les castors et des prairies de castor, tous leurs ouvrages sont visibles aux abords de cette petite boucle fort sympathique.

Lookout du km 39,7 (2,1 km)

Comme son nom l’indique cette petite randonnée permet d’accéder à un magnifique point de vue. Le fascicule fourni sur cette randonnée nous a permis d’en apprendre plus sur la géologie du parc ainsi que la géographie actuelle.
Attention, c’est l’une des randonnées où tous les cars de chinois s’arrêtent ! Assez stratégiquement, elle a été la première randonnée de notre deuxième journée dans le parc, peu après le lever du jour. Sans être seuls, on a globalement été assez tranquilles. Nous avons commencé à vraiment croiser du monde alors que nous étions sur le retour vers le parking.

Booth’s rock (5,1 km)

Après notre lever très matinal pour faire Lookout tranquillement, nous avons enchaîné avec Booth’s rock. Elle commence en forêt pendant un bon bout de temps, avant de commencer à monter jusqu’à atteindre un point de vue encore plus beau que celui de Lookout ! Plusieurs paliers successifs sur le promontoire rocheux dominent toute la vallée. Et là, les couleurs des arbres étaient incroyables. Autant au parc de la Mauricie un peu plus tôt dans notre voyage, les couleurs pointaient timidement le bout de leur nez, autant, là, c’était une explosion de teintes chatoyantes. L’automne comme je rêvais de le voir.

Là-haut, nous avons fait une pause et avons été rejoint par un petit animal : un chipmunk (je ne sais pas ce que c’est en français). C’est un petit animal curieux, qui n’hésite pas à s’approcher avant de s’en aller en courant et bondissant. Trop mignon !
Je serais bien restée à contempler le paysage plus longtemps mais le frais et la menace de la pluie nous ont fait repartir sans trop s’éterniser.

Après le point de vue, le chemin redescends avant de longer de nouveau un ancien tracé de chemin de fer. On s’est pris une sacrée averse sur le dernier kilomètre qui a justifié d’aller jusqu’à la pizzeria de Whitney pour un craquage gourmand, sacrément réconfortant !

C’est la seule randonnée pour laquelle nous n’avons pas eu d’explications car il n’y avait plus de petit livret, cela nous a presque manqué !

Big pine (2,9 km)

Après notre pause pizza et la pluie calmée, nous avons repris notre découverte des randonnées du parc avec big pine.
Cette fois-ci, le thème est végétal, autour des pins blancs. C’est une espèce de pin rare vu les contraintes et concours de circonstances nécessaires pour qu’ils émergent de la forêt ! Pour le coup, les spécimens observables sur cette randonnée sont âgés d’environ 300 ans et sont amenés à disparaître de cette zone à cause d’une maladie et de l’absence de nouveaux arbres. Nous avons également vu les vestiges d’un camp de bûcheron datant de 1870.

Spruce Bog (1,5 km)

Il s’agit cette fois-ci, d’une promenade dans les tourbières. La balade est courte, facile et permet d’en apprendre plus sur cet écosystème particulier.
Nous avions déjà eu des explications sur les tourbières dans le parc de la Mauricie, mais arrivant en fin de journée, la petite longueur de la randonnée nous convenait bien. Et j’aime beaucoup les passages de chemins sur planches !

Bat lake (5,8 km)

Pour notre dernière demie journée dans le parc, nous avons choisi de faire la randonnée de Bat lake. J’en voulais une suffisamment longue pour nous occuper environ 2h et qui change un peu de celles déjà faites jusque là.
Ce matin-là, nouvelle rencontre avec la aune locale, un gros crapaud à croisé notre chemin. Heureusement qu’il a bougé, sinon je pense que nous serions passé à côté sans le remarquer, il se fondait tellement bien avec le décor !

Cette randonnée traverse différents types de végétations : forêts de pins, de feuillus divers et d’érables. J’ai particulièrement aimé cette dernière, les feuilles étaient jaunes, orangées, dorées. Avec les rayons du soleil qui perçaient au travers, une merveille !

La particularité du lac Bat est d’être un lac acide. De ce fait, la faune et la flore qui peuvent s’y développer sont restreintes et très spécifiques : c’est le domaine des salamandres. Bon, elles sont très difficiles à observer et ce n’était pas du tout la bonne période donc on croit le livret sur parole. Ici aussi il y a un point de vue, il est très joli mais bien moins impressionnant que ceux que nous avons vu à Lookout ou Booth’s rock.

Pratique

Visiter le parc

Informations

Pour préparer les quelques jours passés dans le parc, je me suis beaucoup servie de la page dédiée à Algonquin sur le site des parc de l’Ontario et de celui des Amis du parc d’Algonquin.

Liens qui m’ont été utiles :

Droit de visite

Il y a un droit de visite à payer au Visitor Center du parc ou dans les points d’information près des entrées du parc. Ce droit de visite est valable de 7 à 22h, coûte $18 par jour par véhicule et permet de profiter des espaces de pique-nique, des stationnements et des randonnées. Pendant les vacances et week-end d’automne, il passe à $21.
Si vous campez, le droit de camping inclus le droit de visite.
Note : emprunter (sans s’arrêter) la route qui traverse le parc n’est pas payant.

Pour vérifier les tarifs, n’hésitez pas à consulter le site web du parc, ils changent peut-être d’une année à l’autre.

Dormir

Plusieurs campings sont présents dans le parc sur toute la longueur de la route, cela peut permettre de minimiser les kilomètres et temps de trajet en changeant de camping en cours de séjour. Côté prix, cela va de $31,50 à $46,50 selon le type d’emplacement (avec ou sans douche, avec ou sans électricité). Le permis de camping inclus le permis de visite du parc.
Soyez vigilants, en automne de nombreux campings sont déjà fermés : début octobre, il n’en restait que 2 ou 3 et après le week-end de Thanksgiving, plus qu’un seul.
Nous avons dormi au Canisbay lake camping, car c’est le seul où il restait de la place. Pour le coup, heureusement que nous ne sommes pas arrivés trop tard car nous n’avions rien réservé, ce qui n’était pas franchement la meilleure des idées pour ce week-end férié au Canada.

Il y a d’autres hébergements possibles comme des lodges, des yourtes, des cabanes de ranger dans le parc, ou bien des motels à proximité des entrées du parc.

Manger (à proximité)

Il y a un restaurant au Visitor Center mais il est vite pris d’assaut donc nous ne l’avons pas testé.

En revanche, nous avons testé une pizzeria à Whitney, le village à côté de la sortie Est du parc. Chris’s Diner and Pizzeria ne paye vraiment pas de mine de l’extérieur, nous avons même failli ne pas entrer pensant que c’était fermé. La jolie surprise : les pizzas étaient énormes, la garniture bien fournie et la pâte moelleuse à souhait. Une pause ultra réconfortante quand il fait froid et pluvieux dehors !

 

Le reste du temps, nous avons cuisiné nos repas sur notre réchaud de camping.

Conclusion

Malgré le monde qu’il y avait dans le parc, c’est l’une des étapes que j’ai préféré de mon road trip de Montréal à Toronto. Entre le bonheur de randonner en pleine nature, de voir des couleurs d’automne absolument incroyables, d’avoir eu la chance d’observer un orignal, d’apprendre plein de choses sur le parc, ce fût une expérience nature extraordinaire. Ce qui fait que le parc provincial d’Algonquin est un énorme coup de cœur !!

Vous aimeriez découvrir le Canada pendant l’automne ?

2 commentaires

  1. Magnifiques photos et récits! Merci Myriam de nous faire partager ton blog!

    1. Merci beaucoup Élodie, super contente que ça te plaise !

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